l'amabilité n'est pas toujours comprise dans le prix
On m'avait dit "les USA sont le pays où le client est roi". Mais on dit aussi "NYC n'est pas l'Amérique".
Une des premières choses qui m'ont surprise (pour ne pas dire choquée) à NYC, c'est la façon dont le client est traité dans un grand nombre de magasins. Entre la caissière que vous dérangez en pleine conversation téléphonique, le vendeur qui pousse des soupirs explicites quand vous osez demander un renseignement, celui ou celle qui vous engueule parce qu'il/elle n'a pas compris ce que vous demandez et que c'est de votre faute... il arrive souvent de devoir attendre patiemment que le caissier finisse de raconter sa vie et repose son téléphone portable (ou qu'il termine sa conversation avec son collègue), puisque ne pouvant pas faire 36 choses à la fois, il regarde la queue s'allonger. Et se plaint ensuite du monde et du surplus de travail. Mais au moins vous savez qu'il n'est pas muet, handicap que vous auriez sinon soupçonné puisqu'il ne vous adresse pas le moindre mot, ne répondant même pas à votre "bonjour".
J'ai vu, dans un supermarché, une cliente s'approcher de deux vendeurs en pleine conversation pour demander un renseignement. Les deux vendeurs l'ont superbement ignorée. Habituée sans doute, la cliente a simplement attendu en les regardant avec un sourire aimable. Au bout de quelques minutes, voyant qu'ils avaient perdu la bataille, les deux vendeurs ont interrompu leur passionnante discussion pour désigner d'un air suprêmement agacé à la jeune femme le rayon où elle pourrait trouver son bonheur. Ils sont quand même gonflés ces clients, il ne manquerait plus qu'il faille faire son boulot maintenant !
Je crois que le pompon revient aux serveurs des restaurants asiatiques Ollie's, qui (sans jamais cesser de faire la gueule) ne servent pas tous les convives d'une même table en même temps (soit l'un des deux mange froid, soit vous ne mangez pas en même temps), qui vous balancent (il n'y a pas d'autre terme) l'addition alors que vous avez à peine commencé votre plat, viennent la chercher trois fois avant que vous ayez eu le temps de sortir votre CB, et viennent vous prendre votre assiette (que vous n'avez pas finie, évidemment) dès que vous avez le malheur de poser vos baguettes. En clair, ils vous poussent vers la sortie dès que, ayant commandé, vous êtes sûrs de devoir payer quoi qu'il arrive, pour faire de la place au client suivant (qui sera traité de la même façon, of course). Il y a aussi les serveurs qui vous mettent explicitement à la porte dès que vous avez payé, sans que vous ayez le temps de terminer votre verre.
Les vendeuses de Sephora sont réputées aussi pour être pénibles. Là on distingue deux cas : celles qui reviennent vous voir toutes les deux minutes pour savoir si vous avez besoin de quelque chose (je rappelle que dans beaucoup de magasin, les vendeurs sont intéressés au bénéfice et leur nom est associé à votre facture) malgré vos "non" répétés, mais se sauvent quand vous approchez du coin "maquillage gratuit", et celles à la caisses qui vous envoient balader quand vous demandez un échantillon. C'est simple, chez Sephora, malgré les affiches et le site web qui stipulent qu'un échantillon du produit qui vous intéresse vous sera remis gratuitement, ils n'en ont jamais.
A côté de cela, il y a des magasins où vous êtes sûrs d'être reçu avec le sourire et un brin de conversation, comme par exemple The Container Store où j'étais hier. Je pense que, les employés étant moins protégés aux USA, les patrons qui ont décidé que l'amabilité ferait partie de leur image de marque n'ont pas de difficulté à se séparer des employés qui ne répondent pas à ce critère. Et ceux-ci n'ont qu'à postuler dans les Duane Reade et autres supermarchés où dire bonjour au client n'est pas stipulé dans le contrat d'embauche.